Comment bien vivre le départ et le séjour en vacances avec un enfant atypique à l’aide des outils naturels ?
Ah, les vacances en famille… Un moment rêvé de déconnexion, de nature, d’activités partagées. Mais avec un enfant atypique, ce moment de l’année tant attendu peut se transformer en cris, agitation, refus de participer aux activités, colères soudaines, crises émotionnelles à répétition… Ces scènes vous sont peut-être familières si vous êtes parent d’un enfant atypique.
Je me souviens d’un été où, après quelques jours seulement, je me suis retrouvée à regretter d’être partie, face à un enfant en crise, hypersensible, en rejet total de ce qu’on avait préparé pour lui.
Avec le recul, j’ai compris une chose essentielle : partir en vacances, c’est un sacré défi pour un enfant atypique.
Changer de lieu, de rythme, d’environnement sonore, olfactif, alimentaire, c’est une vraie tempête sensorielle et émotionnelle. Pour ces enfants qui ont tant besoin de repères, de prévisibilité et de rituels rassurants, les vacances peuvent être une source de stress immense.
Alors, non, la solution n’est pas de rester chez soi !
La solution n’est pas de renoncer à partir en vacances, mais plutôt de préparer et accompagner votre enfant à ces changements temporaires, en respectant son besoin d’ancrage et de prévisibilité.
Et en tant que naturopathe, je vous propose d’aller plus loin : soutenir ses capacités d’adaptation physiologique, émotionnelle et sensorielle avec des outils naturels simples et efficaces.
Préparer le départ en vacances avec des outils naturels
Anticiper les changements pour limiter la perte de repères
Un enfant atypique a besoin de savoir ce qui l’attend. Plus vous pouvez préparer en amont, plus il se sentira en sécurité :
- Faire visualiser : montrez des photos du lieu, parlez-lui de ce que vous ferez, expliquez le déroulement des journées.
- Créer un mini-planning illustré, avec des pictogrammes ou des couleurs, même approximatif.
- Prévoir ensemble une « valise-réconfort » : un doudou, un tee-shirt qui sent la maison, son oreiller, sa couverture lestée, un carnet de dessin, un livre préféré…
- Faire un contrat souple : « On essaiera les activités ensemble, et tu peux aussi avoir des moments de calme seul ».
Anticiper les difficultés du trajet
Pour calmer la peur du transport ou de l’inconnu, certains élixirs floraux sont de précieux alliés :
- Rescue (mélange de plusieurs fleurs, en gouttes ou spray ou en granules) : pour les urgences émotionnelles, le stress intense ou l’agitation soudaine
- Mimulus : pour les peurs identifiables comme l’avion, les foules, etc.
- Camomille : pour calmer l’agitation, l’impatience ou encore l’anxiété liées au départ en vacances (avant le trajet, pendant le trajet, dans les embouteillages, etc.).
On peut aussi se tourner vers l’aromachologie :
- L’huile essentielle de Néroli (citrus aurantium ssp amara) est un véritable Rescue olfactif. On l’utilise en cas de grise d’angoisse, de choc émotionnel ou de pleurs incontrôlables. Elle aide aussi à traverser des moments de transitions vécues de manière intenses comme un départ en vacances. Déposer 1 goutte sur un mouchoir et faire 10 respirations complètes, jusqu’à 6 fois par jour.
- Pour une synergie plus complète, vous pouvez opter pour un mélange de néroli (citrus aurantium ssp amara), lavande fine (lavandula angustifolia) et camomille romaine (chamaemelum nobile) : déposer 2 gouttes de chaque sur la mèche d’un inhalateur et pratiquer 10 respirations complètes, jusqu’à 6 fois par jour.
Pour le mal des transports
Pour une action tonique et anti-nauséeuse, vous pouvez préparer un stick inhalateur en déposant sur une mèche :
- 5 gouttes d’huile essentielle de gingembre (zingiber officinale)
- 10 gouttes d’essence de citron jaune (citrus limonum)
Cette synergie est adaptée pour les enfants dès 6 ans.
Pendant le séjour, maintenir un bien-être émotionnel et sensoriel avec des outils naturels
Tout changement, même temporaire, sollicite intensément le système nerveux. La naturopathie peut ici être précieuse pour adoucir ces bouleversements.
Soutenir le système nerveux et l’adaptation
Côté micronutrition
- Magnésium + vitamine B6 pour détendre le système nerveux et améliorer la tolérance au changement.
À commencer quelques jours avant le départ et à poursuivre pendant le séjour.
Côté phyto et gemmothérapie
- Quantis Rhodiole (à partir de 10 ans) : pour aider à gérer la nouveauté, les rythmes bousculés, l’altitude, la chaleur, etc.
- Hydrolat de basilic sacré : pour aider à réguler le stress et favoriser l’équilibre émotionnel.
- Macérat glycériné de bourgeons de cassis sans alcool : pour favoriser l’adaptation physique et émotionnelle.
Conserver un minimum de routine pour l’apaiser
Nul besoin de reproduire exactement le quotidien… mais certains repères clés peuvent faire une grande différence :
- Maintenir des horaires de repas réguliers : même en vacances, le ventre aime sa routine.
- Garder le rituel du coucher : histoire, musique douce, massage relaxant …
- Prévoir une activité calme par jour : coloriage, temps seul dans la chambre, balade tranquille : ça recharge ses batteries.
- Nommer les émotions : s’il refuse une activité ou explose de colère, évitez de forcer. Mettez des mots : « Tu n’aimes pas qu’on change de plan ? Tu te sens perdu ? ». C’est souvent une question de cadre interne, pas d’opposition.
Utiliser l’eau comme ancrage sensoriel
Quand un enfant est en crise (agitation, autistique, opposition, etc.), il se déconnecte souvent de son corps (trop de pensées, trop de stimuli, trop de stress).
L’eau, par le contact immédiat et sensoriel, le ramène ici et maintenant. C’est une forme de recentrage sensoriel doux, un peu comme la cohérence cardiaque mais version tactile.
En pratique, il s’agit de laisser couler l’eau fraiche du robinet sur les avant-bras et les mains de votre enfant pendant 1 à 2 minutes. Vous pouvez aussi remplir une bassine d’eau et proposer un « bain d’avant-bras ».
L’eau fraîche active les capteurs sensoriels et stimule le système nerveux parasympathique (celui qui calme).
Ce contact froid et réel reconnecte l’enfant à son corps.
Cela suffit parfois à désamorcer une montée d’anxiété ou une agitation émotionnelle.
À pratiquer en prévention, ou dès que vous sentez qu’il commence à s’agiter.
Lâcher-prise et ajuster les attentes
Vous l’aurez compris : les vacances « réussies » avec un enfant atypique ne sont pas celles qui respectent le programme, mais celles où chacun trouve sa place.
Parfois, ça veut dire rater une visite. Parfois, rester à l’ombre avec lui pendant que les autres vont à la plage.
Mais ce que vous gagnez, c’est une relation de confiance, une meilleure compréhension de son fonctionnement… et souvent, un moment doux qui n’était pas prévu.
Comment tous ces outils naturels s’intègrent dans le quotidien des vacances ?
Instaurer une mini-routine quotidienne apporte un cadre rassurant sans rigidité.
Voici une suggestion simple et efficace :
Matin
- Passer les mains et les avant-bras sous l’eau fraîche (au lever).
- Inhaler une odeur d’ancrage connue (lavande, néroli, ou petit grain bigarade).
- Visualiser le programme de la journée (même si c’est flou : donner un ordre).
Journée
- Porter sur soi un petit mouchoir parfumé (lavande, camomille ou synergie Rescue).
- Pause eau fraîche + respiration profonde si agitation.
Soir
- Rituel du coucher inchangé : même doudou, même histoire, même odeur relaxante (diffusion ou inhalation douce).
- 1 goutte de d’huile essentielle de ravinstara (cinnamomum camphora) sous l’oreiller ou au col du pyjama (pour les plus de 3 ans).
Conclusion :
Partir en vacances avec un enfant atypique, ce n’est pas toujours reposant, c’est vrai.
Mais avec un peu d’anticipation, quelques outils naturels bien choisis et testés en amont, et surtout beaucoup de flexibilité et de bienveillance, on peut transformer ce qui ressemble à un défi en une vraie aventure familiale, à votre rythme.
Alors Bonnes vacances à tous !
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